L’Union des Grands Crus de Bordeaux vous présente 2012

29 Janvier 2016 Par Olivier de Maisonneuve

Le samedi 23 janvier dernier avait lieu ce prestigieux évènement SAQ Signature, où près de 70 des 133 grands crus que compte cette association se sont réunis à l’Hôtel Bonaventure pour le plus grand bonheur des amateurs de ces vins qui font rayonner la France dans le monde vinicole.

Je me dois avant tout de souligner le décor sobre et aéré, la disposition claire et conviviale, de même que les stations d’eau et victuailles, qui ont contribué au plaisir de participer à cette rencontre. Merci à l’équipe du Bonaventure et à celle de la SAQ!

Entamons donc ce trop bref parcours à travers ces appellations, qui font rêver. Mon premier arrêt se fera sur la rive gauche, aux portes de Bordeaux: à Graves et Pessac Leognan. Seules appellations présentes à présenter des blancs tranquilles, elles m’ont ravi par leur étonnante diversité. Riche et floral, très charmeur et d’un beau rapport qualité prix, la Cuvée Caroline, du Château Chantegrive, a ouvert mon bal. Puis j’ai découvert le Château Olivier, qui de par son côté un peu gras et d’une belle allonge, n’est pas sans ressemblance avec ma personne. Leur rouge, suave et sur la fraîcheur, l’est tout autant. Ensuite, je me suis régalé avec le rouge du Château de France, présenté par Arnaud Thomassin, qui propose un vin charmeur, souple et suave. Retour sur les blancs avec celui du Domaine de Chevalier, aux notes de miel et d’épices, fort agréables.

Prochain arrêt, la rive droite, à Saint-Émilion. J’y ai dégusté un très bon Château La Dominique, voisin des légendaires Cheval Blanc et L’Évangile, qui jouit des conseils de Michel Rolland. Le vin était doté d’un nez riche sur le fruit et le poivre rose, et offrait une bouche aussi ample que structurée. Un petit saut plus loin et me voici à Pomerol, où le Château Gazin m’a réservé une belle surprise avec son vin charnu et d’une élégance remarquable, composé exceptionnellement de merlot à 100%.

De retour sur la rive gauche, avec cette fois une visite à Moulis-en-Médoc. Connaissez-vous le joli rapport qualité-prix du Château Maucaillou? Fruité et souple, avec une belle matière, il est offert à moins de 40$… mais pas en succursale, malheureusement. Puis, le Château Chasse-Spleen se passe de présentation. J’ai été quand même surpris par son côté plus animal et minéral à la fois. Très intéressant. Dans l’appellation Médoc, le Château La Tour de By offre trois gammes de vins qui vous en donnent aussi pour votre argent. Présentées avec chaleur et enthousiasme par le sympathique Benjamin Richer de Forges, elles portent toutes la signature de l’équilibre entre fraîcheur et matière.

Puis, avec un sursaut de fébrilité, me voici aux portes du Haut-Médoc, avec ses appellations quasi mythiques. J’ai commencé en douceur, avec Margaux. Le Château Giscours, fleuri, poivré et avec ses notes nettes de cabernet sauvignon. Le Château Brane-Cantenac, au nez si expressif de cèdre, de fruits noirs, et avec un côté herbacé très noble. Et quelle rondeur en bouche! Le Château Lascombes, aussi floral au nez que tranquillement viril en bouche, et finalement mon apothéose avec l’extravagance du Château Rauzan-Segla, qui part à l’assaut de votre palais et le pulvérise en un grand feu d’artifice pendant de longs moments.

Encore ébloui, je me dirige vers Saint-Julien, qui m’a semblé en 2012 d’une facilité d’approche en jeunesse, sans être simpliste pour autant. Chapeau en ce sens au Château Lagrange, aussi fruité, suave, qu’élégant. Même souplesse et beau fruité au Château Langoa Barton. Nettement plus structuré, bien équilibré et d’une très belle longueur, le Château Léoville Barton joue dans la cour des grands. Et puis, mon préféré: le Château Léoville Poyferré, élégant, charnu et soutenu par une délicieuse fraîcheur. Superbe.

Pauillac et Saint-Estèphe m’attendent maintenant de pied ferme. Le Château Lynch-Moussas offre une belle attaque fruitée et suave, avec ensuite de jolies notes de moka. Le Château Clerc Milon a un nez on ne peut plus classique, envoûtant mais pas trop capiteux. Belle structure. Le Château Baron Pichon-Longueville, qui présentait son millésime 2013 (réputé difficile) a un intriguant nez qui ne cesse d’évoluer entre le cassis, le floral et le minéral. Bien trop jeune évidemment, il éblouit par sa puissance et sa longueur exceptionnelle. Fort jeune lui aussi, mais néanmoins un autre coup de cœur que ce Château Lynch-Bages. Quel nez aux parfums si luxueux! Quelle ampleur, quelle rondeur et quel charme que cette bouche à peine entrouverte! J’ai adoré.

Et c’est pour calmer mon gosier gorgé de volupté que je suis allé atterrir avec la douceur enveloppante des vins liquoreux de Sauternes et de Barsac. Sage (et saturé!), je me suis limité au délicieux Château Haut-Peyraguey, avec son appétissant nez de tarte à la lime et d’abricot, aromatique et très classe, puis au Château Doisy-Daëne, qui allie magistralement fruité et douce amertume.

Après cette balade de rêve à la découverte de cette vendange 2012, je peux vous dire que le retour en métro fut particulièrement gris… Ah! Dur métier, parfois.  

Olivier de Maisonneuve
Sommelier-conseil
VINS CONSEIL
odemaisonneuve@yahoo.ca
Animation de dégustation de vins à votre domicile ou en entreprise
Cell.: 438 881-7276