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Après deux décennies de hausse spectaculaire, les exportations de vin argentin ont commencé à se contracter à partir de 2013. - SIPA

Le secteur viticole argentin, pourtant cinquième producteur mondial, a souffert de la politique protectionniste du précédent gouvernement.

Cinquième producteur mondial, l'Argentine vend pourtant de moins en moins ses vins à l'étranger. « Le secteur a pris un certain retard en la matière », admet Daniel Rada, directeur de l'Observatoire viticole argentin (OIV). Après deux décennies de hausse spectaculaire, les exportations ont commencé à se contracter en 2013, en volume comme en valeur. En 2015, les ventes à l'étranger représentaient 820 millions de dollars, contre 920 millions trois ans plus tôt. Une perte de vitesse expliquée en grande partie par la politique protectionniste du précédent gouvernement.

Les taxes à l'exportation et l'inflation galopante - 30% par an en moyenne - ont sérieusement affecté la compétitivité de l'Argentine sur le marché international. Pour limiter les pertes, les producteurs ont alors misé sur le haut de gamme. «L'Argentine est reconnue pour son vin d'excellente qualité. Le Malbec a fait notre prestige», estime Gastón Ré, oenologue chez Trapiche, l'une des plus grandes bodegas (vignobles) du pays. De fait, près de la moitié des bouteilles exportées sont des Malbec, ce cépage rouge, puissant et fruité qui fait la fierté des producteurs. Un vin qui se vend en grande partie sur les marchés américain et britannique.

Ambitions chinoises

Mais, à l'instar du Chili, l'Argentine espère elle aussi pouvoir percer sur le marché chinois. Pour Gastón Ré, «le challenge est immense: on parle là d'un cinquième de la population mondiale. Si les Chinois commencent à boire du vin régulièrement, toute la production du monde ne suffira pas!» La bodega Trapiche, qui a installé un bureau à Shanghai, a du pain sur la planche: pour l'heure, le vin argentin ne représente que 1% des importations en Chine. «Nos concurrents, dont le Chili, ont conclu des accords de libre-échange sur ce type de marchés clefs. Cela n'a pas été notre cas», déplore Mario Giordano, gérant de Wines of Argentina, l'organisation qui assure la promotion des vins argentins.

Le secteur viticole attend beaucoup du gouvernement de Mauricio Macri, élu en novembre. Le président libéral, soucieux de replacer l'Argentine sur la scène internationale, s'est empressé de lever le contrôle des changes et d'éliminer certaines taxes sur les exportations. «Les règles du jeu vont évoluer», se réjouit Gastón Ré. «Il y a un certain soulagement au sein du secteur», reconnaît Mario Giordano. Mais « l'inflation reste très élevée, et cela limite notre compétitivité», nuance-t-il. En attendant de rattraper le voisin chilien, l'Argentine peut compter sur son solide marché intérieur (70% de la production). «Les Argentins sont de grands buveurs de vins, rappelle Daniel Rada, cela suffit à assurer une certaine stabilité au secteur.»

Emmanuel de Vaucelles, Info-Viti du 12 juillet 2016

Pourquoi l'Argentine est-elle en perte de vitesse à l'export?

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