10 Juin 2014 Par Édith Mercier

Je suis là pour le lecteur d'abord et avant tout. Avec le coût des bouteilles qui est sans arrêt en croissance, les gens voient de plus en plus le vin comme un achat de luxe.

Lorsqu'ils se permettent une bouteille, ils veulent être sûrs de leur coup pour ne pas jeter de l'argent par les fenêtres. Quand je commente un vin, je cherche à en dire le plus possible sur ses arômes, ses tanins, son acidité, son intensité aromatique, son amertume et plus encore. Ce sont sur ces critères que les gens se basent pour savoir s'ils aimeront un vin ou non. Je tente de le décrire du mieux que je peux afin que les gens, qui lisent mon article, soient en mesure d'évaluer eux-mêmes si le vin a des chances de leur plaire et ainsi, éviter des achats décevants.

Je tente d'être le plus objective possible tout en mettant un peu de subjectivité. Je peux dire qu'un vin ne m'a pas plu et en expliquer les raisons, mais j'ajoute aussi que s'il ne m'a pas plu, ça ne veut pas dire qu'il ne plaira pas à d'autres. Je suis d'avis qu'il y a un public pour tous les produits et que si cette bouteille est maintenant entre nos mains, c'est qu'elle a satisfait les critères de goût de plusieurs personnes.

Je me perçois comme un cobaye qui fait des essais/erreurs, et qui les partage au public pour que celui-ci évite les pièges, ou pour attirer son attention sur certains produits en particulier. J'ai parfois l'impression d'être une intermédiaire entre le grand public, la SAQ et les experts du monde vinicole. Quelqu'un consulte mon blog, et selon ce que j'y ai écrit, peut aller se choisir une bouteille à la SAQ qui correspondra à ses goûts. J'aide les gens en vulgarisant les termes employés par les experts du monde vinicole. 

Une des tâches les plus lourdes à porter est celle d'être toujours d'actualité. En effet, je dois être à l'affût de chaque nouvelle bouteille, de chaque événement, de chaque nouvelle du monde vinicole, et ce malgré mon emploi régulier, qui m'occupe 40 heures par semaine. Comme il existe plusieurs blogs sur le vin et que la compétition est féroce, je dois faire en sorte que le mien ressorte du lot et qu'il soit intéressant. Pour ce faire, j'essaye de trouver des sujets qui me différencieront de la masse. Le métier de blogueuse n'est pas rémunéré. C'est donc la passion qui m'anime et mon portefeuille qui alimente mes articles. Les tâches encourues à cette passion s'ajoutent à mes responsabilités quotidiennes d'employée, de mère et de femme.

La principale contrainte, selon moi, est le manque de crédibilité que l'on m'accorde. En effet, lorsque je me présente à des dégustations et que l'on me demande ce que je fais dans la vie, dès que le mot blogueuse sort de ma bouche, je perds l'intérêt de mon interlocuteur, et ce malgré mes études en sommellerie. Ensuite, il me devient très difficile d'obtenir de l'information et encore plus un échantillon pour déguster. Les gens ont tendance à croire que tout ce que je veux c'est boire gratuitement, ou encore ils croient qu'au final je n'aurai pas d'impact dans leurs ventes. Donc, à quoi bon perdre son temps avec moi?

Les avantages viennent avec le temps et la visibilité que j'obtiens. Plus on entend parler de moi, plus on me voit et plus les gens m'accorderont de la crédibilité. C'est seulement avec cette visibilité que je serai invitée à des soirées, des salons ou des événements vinicoles, et ainsi pouvoir écrire sur ces occasions. C'est une roue qui tourne.

Depuis quelques semaines déjà, j'obtiens la visibilité que j'espérais, grâce à un gentleman qui m'a offert une occasion en or. Rencontré lors d'une conférence/dégustation, il m'a proposé de publier mes notes de dégustations. Je ne pouvais m'arrêter à ça. Je lui ai donc fait parvenir deux versions du même texte, l'une avec juste mes notes et la seconde, beaucoup plus complète avec un descriptif global de la journée. Je vous laisse deviner laquelle a été choisie... Ce texte est d'ailleurs disponible sur le site de cet homme, c'est-à-dire ici même où je suis devenue chroniqueuse officielle! Merci Samy pour ta confiance.

Maintenant, avec la visibilité obtenue grâce à ma collaboration à ce site, je reçois des invitations pour des événements mondains, on me propose des échantillons et surtout, on me prend en considération lorsque je vais dans les salons de dégustation.

C'était un petit aperçu de ma vie de blogueuse. Je lis beaucoup ce que les gens écrivent afin d'éviter les sujets redondants. Je tente de trouver les thèmes qui me démarqueront et je fais des recherches sur ceux-ci. Je cours d'un événement à l'autre, d'une dégustation à l'autre; je me lève très tôt et je me couche très tard. Bref, malgré les difficultés, c'est une vie qui m'anime beaucoup et qui me permet de rencontrer des gens passionnants.
Prochaine étape; faire en sorte que ma passion devienne mon véritable métier!!


Au plaisir,




Edith Mercier
La Cépagienne
edithmercierqc@gmail.com