La nouvelle ère Barmès-Buecher

21 Avril 2015 Par Édith Mercier

Conviée à une dégustation des produits de la maison alsacienne Barmès-Buecher par l'agence Oenopole, j'ai eu le privilège de rencontrer Maxime et Sophie Barmès, les enfants du défunt François Barmès.

C'est avec un plaisir évident que les héritiers nous ont raconté l'histoire de leur famille, de leur parcours respectif et du domaine de 16 hectares. Ils nous ont également entretenus sur les 6 vins qu'ils étaient venus nous présenter.

Il était une fois...

L'histoire de cette famille me fait étrangement penser à celle d'un prince charmant et d'une princesse qui unissent leur destinée, voyant ainsi leurs deux royaumes réunis. C'est en 1985 que François Barmès épouse Geneviève Buecher sa voisine et amie de longue date. En effet, les familles Barmès et Buecher sont voisines depuis le 17e siècle et de cette union nait la fusion des deux domaines. Vignoble situé en coteaux et sur des sols majoritairement argilo-calcaire, la réputation du vignoble n'est maintenant plus à faire.

Vers la Biodynamie et plus loin encore

L'entrée en fonction de François apporte un changement philosophique au sein de l'organisation. Si depuis des lustres les aïeules ont davantage fait « pisser la vigne », maintenant c'est vers des rendements plus qualitatifs que les efforts sont dirigés. Mais le véritable tournant se produit en 1995 alors que François fait une rencontre marquante en la personne de François Bouchet, l'un des pionniers de la Biodynamie en France. Lorsqu'il annonce son désir de convertir le vignoble à cette doctrine à son épouse, celle-ci pense tout d'abord qu'il est devenu cinglé. D'ailleurs la plupart des vignerons de son village l'ont également traité de fou. Barmès-Buecher est devenu le premier vignoble du village de Wettolsheim à se convertir et il faut croire qu'il n'était pas si déséquilibré puisque plusieurs autres lui ont emboité le pas

La conversion fut difficile, non seulement à cause de la réglementation stricte, mais aussi parce que ce changement radical entraina une querelle entre François et son père. Celui-ci ne comprenait pas les raisons d'un tel changement. L'argumentation de François du respect des terres et de l'élaboration de vin non standard aura finalement convaincu le patriarche.

2011: le millésime à quatre mains

Contre toute attente, Sophie rejoint le domaine en 2010 après des études en gestion. De son côté, Maxime fait un cursus en agriculture et obtient un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) en œnoviticulture. En octobre 2011, il se trouve dans un vignoble du sud de la France, à se faire la main, lorsqu'il reçoit un appel lui annonçant le tragique décès de son père . Il regagne l'Alsace et complète le millésime dont son paternel venait de terminer les vendanges. De son propre aveu, il a encore beaucoup à apprendre. Il nous a confié qu'il ne savait même pas comment faire un dosage sur un crémant! Âgé d'à peine 25 ans, aidé de sa mère Geneviève ainsi que de sa sœur Sophie, Maxime signe maintenant les vins Barmès-Buecher.

[1] M.Barmès a été happé par une voiture alors qu'il faisait du vélo sur le bord de la route en octobre 2011.

6 jolies flûtes

Voici un petit sommaire des vins que j'ai eu le plaisir de déguster :

1. Crémant D'Alsace Brut Zéro Dosage 2011 (#SAQ 10985851, 24.25 $) : Arômes subtils de pomme et pierre à fusil, belles bulles, acidité vive.
2. Alsace Trilogie 2011 (#SAQ 12254420, 19.95 $) : Légèrement aromatique, arômes d'ananas et de fumé, 6 g/l de sucre résiduel, beau gras en bouche, acidité vive. *Coup de Cœur*
3. Alsace Riesling Herrenweg 2013 (#SAQ 11153117, 26.75 $) : Beaucoup de citron au nez même en rétro, minéralité, acidité très vive, alcool léger.
4. Alsace Grand Cru Riesling Hengst 2010 (#SAQ 11010343, 48 $, SAQ Signature) : Aromatique sur le fruit, les épices et légèrement pétrolé, minéral, acidité vive, beau gras, 20 g/l de sucre résiduels et 10 g/l d'acidité. *Coup de Cœur*
5. Alsace Pinot Gris Rosenberg 2011 (#SAQ 11655811, 31.50 $) : Légèrement aromatique sur le fruit confit, acidité vive, onctueux, alcool bien intégré 15 %, 11 g/l de sucre résiduels. Doux parallèle avec un Sauternes, en beaucoup moins sucré.
6. Alsace Gewurztraminer Rosenberg 2011 (#SAQ 11655774, 30.50 $, bientôt disponible) : Aromatique à souhait très typique sur la rose et les épices. 28 g/l de sucre résiduel, acidité fraiche, alcool léger.

Difficile de choisir un coup de cœur dans cette belle présentation, j'ai bien aimé chacun de leurs produits. Définitivement, j'ai adoré l'Alsace Grand Cru Riesling Hengts 2010 pour sa complexité aromatique, son équilibre et sa douceur en bouche. Aussi, une mention spéciale pour l'Alsace Trilogie 2011 qui est, selon moi, un vin idéal pour accompagner plusieurs de vos repas de semaine.

Au plaisir,



Edith Mercier alias La Cépagienne
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Edith Mercier