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Le 1er Juin 2009,


La semaine passée, a eu lieu une cérémonie privée ou le sympathique chef bien connu Alain Monod, a recu la médaille du Mérite Agricole de la France.


Mercredi le 27 mai 2009

"Il n'y a pas de bonne cuisine si au départ elle n'est pas faite par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée".
Paul BOCUSE

Cette citation exemplifie – cœur dans l’âme, la passion que Chef Monod voue à son amour de la table et des gens qu’elle réunit. Amour de toute une vie, Chef Monod est toujours papilles-aux-aguets, cherchant le mariage des goûts, couleurs, produits, et textures qui évoquerons chez ses convives le repas tant convoité. Grands classiques oubliés ou trouvailles exotiques par le biais de ses voyages culinaires, vous retrouverez dans la cuisine de Chef Monod l’amour du goût, du partage, et de la découverte. Il se met à l’œuvre avec la même ardeur, qu’il reçoive grand dignitaire, membres du club, invités d’un soir, collègues du métier… ou encore sa fille, lorsqu’elle rentre à l’improviste de mission à l’étranger.

M. le Consul, membres de l’Ordre du Mérite Agricole, membres de l’Académie Culinaire de France, collègues, l’équipe du Club, famille, amis, et autres que je n’ai pas su citer, je tiens à vous remercier tous de vous être réunis ce soir afin de rendre honneur à Chef Monod en cette occasion très spéciale – occasion que je partage avec vous de cœur et d’esprit. Mais surtout - merci de partager cette belle amitié avec lui.
P’tit père, toutes mes félicitations pour ton poireau!

Christel Monod
Kabul, Afghanistan



MONSIEUR LE CONSUL GÉNÉRAL, MESDAMES, MESSIEURS, BIENS CHERS COLLÈGUES ET AMIS.

Légende de la photo: Alain Monod et son épouse Colette.



Voici une belle occasion de se retrouver pour une cérémonie qui marque une carrière bien remplie.
Je suis certes ému et fier de partager avec vous ce digne instant, certains, ici présents, ont déjà vécu ces émotions et savent l’importance de les partager.

Ce ne sont pas les 50 ans de métier qui comptent, mais la façon dont ils ont été pratiqués.

Merci à tous ceux qui ont rendu mon cheminement professionnel si riche. Merci à monsieur Peloux, mon premier Chef : né en 1895, il a su me donner le virus du travail classique, d’autres anciens ont suivi dans cette voie.

Ensuite d’autres grands Chefs ont pris le relais, Michel Comby au Lucas-Carton, Mr. Camaro au Crillon, Paul Génin Chez Pauline, me donnant la chance d’aller un peu plus loin dans le métier.

Mais, c’est surtout Charles Bérot, Maître Cuisinier de France et ancien chef saucier du paquebot Normandie, qui a complété cette formation en m’initiant à ses propres techniques, modernes pour l’époque. La transition du classique à la cuisine dite nouvelle! Il m’a aussi formé dans la dégustation et l’évaluation des vins. La réorganisation de sa cave fut l’objet d’un cours appliqué en débouchant de vieilles bouteilles dont les étiquettes étaient disparues et dont seules les formes et le bouchon nous donnaient des indices!

En 1972, je rencontrais pour la première fois monsieur Alain Lellouche, cela se passait dans son fief à Cassis. Je venais de prendre en charge la cuisine du restaurant Chez Gilbert, et il y était un des bons clients. Après trois ans avec Charles Bérot et un retour à Cassis, je quitte la France pour Montréal où ma mère était en poste à la SEBJ. Je retrouve Monsieur Lellouche qui opérait sur les chantiers du Grand Nord. Finalement, en 1990, lorsque je rejoins le Club Universitaire; j’ai la surprise de retrouver monsieur Lellouche parmi les membres du Club. Il siégeait alors au Comité de la Table et des Vins. Il est pour moi un exemple et aussi un mentor. Ses actions auprès des français arrivant ici ou désirant venir me confortent dans l’aide que j’essaie de donner aux collègues qui souhaitent immigrer. Sa rigueur dans le travail bien fait, le respect des règles établies et sa conduite en général sont pour moi un exemple à suivre. Merci monsieur Lellouche pour tout ce que vous m’avez inspiré.
Un mot sur l’Académie Culinaire de France. Établie ici par le regretté René Varot, Jean-Paul Grappe fut du nombre des fondateurs, elle m’accueille en 1982. Au décès de R. Varot, Francis Cabanes en prend la Présidence et je lui succède en 1988. Notre devoir est de perpétuer et de protéger nos valeurs culinaires en restant fidèles aux principes énoncés par Joseph Favre : l’auteur du Dictionnaire Universel de Cuisine.

L’actuel Président mondial depuis 1997 est Monsieur Gérard Dupont. Sans cesse sur la route et dans les airs, il assure le lien entre les quelques 900 membres de l’Académie dans 27 nations sur les cinq continents. La présence de l’Académie Culinaire de France dans tous ces pays maintient haut nos valeurs professionnelles.

C’est dans les grands hôtels que j’ai pu exercer pleinement mon métier en ayant un peu plus le contrôle des menus et des achats. Les budgets pour galas et grands soupers permettent de mettre en valeur les bons produits et les bons vins. La collaboration avec les sommeliers est pour moi essentielle au plaisir que l’on veut donner à nos clients. L’accord mets-vins est un principe que je pratique depuis toujours et qui me ravit lorsqu’il frôle la perfection!

Le Club Universitaire qui nous reçoit ce soir est un endroit privilégié, grâce à ses membres bien formés au plaisir du vin et de la table. Ils sont en cela encouragés par notre directeur général, André Côté; lui-même sommelier professionnel et Président de l’Association des Sommeliers Professionnels du Canada. Il connait parfaitement le vignoble français et ses acteurs. Un plus pour moi, car nous dégustons régulièrement de bons produits susceptibles de figurer à notre carte des vins. Julian Armstrong de The Gazette, ici présente ce soir, a aussi depuis 1981 été de grand secours pour moi. Notre agréable collaboration dans les évènements spéciaux, lancements de produits frais et dans sa contribution à l’information générale du public. Elle soutient notre cause avec ferveur!

Enfin un clin d’œil à ma famille. Mon grand père paternel était agronome, mon grand père maternel garde des Eaux & Forêts, mon arrière grand père était lui Inspecteur Général des Eaux & Forêts, particulièrement à Madagascar. Plus proche : mon père fervent gastronome m’a un peu poussé, malgré lui, vers ce métier en me laissant trainer dans les cuisines des auberges qu’il fréquentait. Ma mère à œuvré dans l’industrie sucrière et dans le conditionnement de nourriture. Ma sœur chez Gervais Danone et mon frère (décédé) Maître d’Hôtel au Plazza Athénée. Pas la moindre, mon épouse, en bonne provençale, se défend fort de respecter les produits de saison et de bonne provenance. J’oubliais : un beau frère MOF dans l’Art des Jardins et oléiculteur passionné. Donc, je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit (en fait pour de vrai : dans une citerne de mélasse) et continué à nager après. Pour toutes ces bonnes raisons, je suis devant vous ce soir pour recevoir cette magnifique médaille!

Merci, monsieur le Consul général, merci à vous tous d’être venu partager ce moment d’intense bonheur! Bonne fin de soirée.

Alain Monod

Le Chef Alain Monod, nouveau chevalier du Mérite Agricole de la France

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