27 Mai 2015
Réunis au restaurant Helena pour célébrer le bicentenaire de la Maison Fonsecas, la quarantaine de personnes présentes ont eu le privilège de déguster une verticale de 6 portos en compagnie de monsieur David Guimaraens, propriétaire et œnologue ainsi que de monsieur José Guedes de Sousa, consul du Portugal au Canada.
C'est tout en dégustant que M. Guimaraens nous a fait part de son parcours en passant de ses études d'œnologie en Australie, de son retour au domaine en 1990 jusqu'à l'élaboration de son premier millésime en 1994.
Prédestiné au monde viticole, il est la 6e génération à exploiter le domaine. Son grand-père est même sorti du Portugal à l'intérieur d'un tonneau pour gagner l'Angleterre. À l'époque, les producteurs de vin avaient une grande influence politique et le pays n'aimait pas beaucoup les voir partir faire de la négoce ailleurs. Parmi les meilleures anecdotes de cette soirée, notons celle où son père lui a fait manquer 2 semaines d'école, à l'âge de 8 ans, afin qu'il donne un coup de main aux vendanges. Le directeur de l'établissement ne semblait pas accorder autant d'importance à la viticulture, puisqu'il a sévèrement critiqué la décision du patriarche. Celui-ci ne s'est pas gêné pour le remettre à sa place!
Une fois la présentation achevée, j'ai eu l'honneur d'être assise aux côtés de M. Guimaraens pour le repas. J'en ai profité pour lui poser quelques questions, mais aussi j'ai tenté de lui tirer les vers du nez en lui demandant ce qu'il comptait concocter comme cuvée spéciale pour les 200 ans de la maison. En bon politicien, il a habilement évité ma question en me répondant qu'il y aurait une cuvée spéciale seulement si les conditions étaient favorables pour en faire une... J'ai définitivement encore des croûtes à manger avant de pouvoir obtenir un scoop, il semblerait. Lorsque je lui ai demandé de me dire quel millésime était son favori parmi les 6 verres que nous avions devant nous, il m'est soudain apparu comme un père qui parle de ses enfants; incapable de choisir.
« Le 1970 pour sa complexité et son évolution. Mais le 2000 et le 2011 ont, selon moi, les meilleurs potentiels à long terme. Sinon le 1994 est le premier millésime que j'ai élaboré en tant qu'administrateur de la maison. » — David Guimaraens
De mon côté, je suis littéralement tombée sous le charme du Fonseca' s 1970 (#SAQ 900332, 245$). Aromatique à souhait avec un nez caramélisé, de figues et de fruits confits, il est long et suave en bouche. Le Vintage Port 1985 (IP) est davantage sur le fruit mûr et moins expressif. Lui aussi se termine sur une belle longueur et une légère amertume. Quant au Vintage Port 1994 (IP), il présente quelques arômes épicés et des tanins fondus. La version 2000 (#SAQ 708990, 120,50$) exalte des odeurs de fruits séchés et de cerise bien mûrs. La jeunesse se fait quelque peu sentir par la légère astringence qui l'accompagne. Les millésimes 2011 (#SAQ 11220973, 129,75$) et 2012 (IP) sont tous deux très fruités et beaucoup trop jeunes. Le 2011 était un peu plus floral tandis que le 2012, plus boisé.
Organisée par l'agence Sélection Oeno, fière représentante de la maison Portugaise, cette soirée a non seulement honorée la maison Fonsecas, mais également le Portugal dans son ensemble. madame Helena Loureiro, native de ce pays et propriétaire du restaurant à son nom, était ravie de nous présenter quelques plats inspirés de la cuisine de sa mère patrie.
En terminant, saviez-vous que la Maison Fonsecas fut la première à élaborer un vintage, et ce dès 1840? Ce qui la place parmi les plus influentes du Portugal.
@bientôt
Edith Mercier alias La Cépagienne
Edith Mercier
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