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Les propriétaires craignent des effets dévastateurs sur l’industrie québécoise.

Les microdistilleries québécoises sont déçues d’avoir été exclues de la nouvelle loi sur l’alcool québécois. Une décision qui pourrait freiner l’élan de l’industrie selon elles.

«On aide seulement une partie du secteur et on laisse tomber l’autre. C’est comme si tu voulais soutenir l’automobile, et que tu aidais Toyota, mais pas Ford. C’est catastrophique pour une industrie naissante, il va y avoir des faillites», dénonce Nicolas Duvernois de Pur Vodka.

La dizaine de distillateurs avaient espoir que le projet de loi sur les boissons alcooliques leur permette d’offrir des dégustations et de vendre leurs produits sur leurs lieux de production, comme le font déjà les cidreries et les vignobles québécois.

«Quand tu vas à Cognac en France, tu peux boire du cognac sur place. Même chose pour le bourbon en Écosse. Pourquoi chez nous on n’a pas le droit?» renchérit M. Duvernois.

Pour le moment, le seul endroit où il est possible de se procurer des spiritueux québécois, c’est à la SAQ.

«Ce n’est pas simple de vendre à la SAQ. Tu dois avancer entre 200 000$ et 300 000$ pour avoir un produit fini à leur présenter. C’est un gros risque à prendre, tu n’es pas certain d’être choisi», précise Julien Niquet, cofondateur de la nouvelle distillerie Oshlag.

Les changements à la loi qui ont été adoptés à l’unanimité jeudi à l’Assemblée nationale concernent surtout le vin et les alcools de fruits. Ces derniers pourront être vendus dès l’automne dans les épiceries et les dépanneurs.

Couper des touristes

«On ne demandait pas à être en épicerie, on voulait simplement profiter du marché des touristes. On ne peut pas faire des éditions limitées de seulement 1000 bouteilles. À la SAQ, ça prend du volume», se désole JoAnne Gaudreau, cofondatrice des Distilleries Cirka à Montréal, qui produit gin et vodka.

Ce que les distillateurs trouvent encore plus dommage, c’est que les vignerons pourront, eux, distiller leurs déchets agricoles comme la peau de raisin pour en faire des alcools.

«On crée un permis pour une industrie qui n’existe pas, mais pour celle qui vend partout dans le monde et qui est de plus en plus reconnue, on ne fait rien», se désole Jean-François Cloutier de la Distillerie du Saint-Laurent à Rimouski.

C’est que les vignerons sont considérés comme des producteurs artisanaux parce qu’ils font tout le processus localement.

De la culture de la vigne à la mise en bouteille.

Exporter

«Il y a des microdistilleries qui font le processus du grain québécois jusqu’à l’alcool. Mais on ne peut pas leur demander d’acheter une terre et une moissonneuse-batteuse pour cultiver eux-mêmes leurs céréales», ironise Stephan Ruffo, président de l’Association des distilleries du Québec.

Devant tant de barrières, l’exportation pourrait devenir la meilleure option pour certaines de ces entreprises.

«Quand je commandite des événements, il faut que j’aille acheter mes propres bouteilles à la SAQ. Je ne peux pas les prendre dans mes stocks. On va sûrement devancer notre projet d’exporter, l’ouverture est plus grande ailleurs», soutient Mme Gaudreau.

La distribution des vins sera limitée

La distribution des vins restera limitée, se désole l’Association du commerce de détail, puisque chacun des vignobles sera responsable de livrer ses produits.

«C’est une victoire que de permettre aux consommateurs de se procurer des vins québécois en épicerie, mais nous sommes très déçus que les producteurs ne puissent pas utiliser notre réseau de distribution», se dé-sole Nathalie St-Pierre, porte-parole du Conseil canadien du commerce de détail.

Un vigneron qui souhaite proposer son vin à Rouyn-Noranda devra lui-même engager quelqu’un pour aller porter ses produits. «Les points de vente seront plus limités», dit-elle.

De son côté, l’Association des vignerons ne s’en plaint pas, bien au contraire. «On voulait que la vente se fasse de la façon la plus directe, sans intermédiaire qui se prend des marges. Nous n’avons pas encore assez de volume pour être partout. On va commencer par une distribution plus locale selon la capacité des producteurs», insiste le président Yvan Quirion.

Ce que prévoit la loi

Tous les produits fabriqués à partir de fruits comme le vin, le vin de glace, le cidre ou l’hydromel pourront être vendus en épicerie et les dépanneurs sans passer par la SAQ.

Les premiers produits devraient se retrouver sur les tablettes dès l’automne.

Le cépage et l’appellation d’origine pourront dorénavant figurer sur les bouteilles.

Les microbrasseries pourront vendre de la bière fraîche pour emporter. Il sera donc possible de faire remplir son cruchon, comme il se fait déjà en Ontario.

Source: Journal de Montréal du 29 mai 2016

NOTE DE L’ÉDITEUR

Je comprends leur déception, même si cette industrie est relativement nouvelle dans le décor québécois par rapport aux producteurs de vins. 

Je fais référence ici aux gins-vodka et cie. En fait, je ne comprends pas pour quelles raisons ils ont été exclus? Cela ne touchait que les spiritueux fabriqués au Québec seulement.

Je les encourage à continuer à solliciter le gouvernement du Québec.

Exclues de la nouvelle loi, les microdistilleries déçues

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